Prise de parole FSU 21

Il y a un an, nous défilions dans le contexte des élections présidentielles…

« Diviser pour mieux régner » : cette devise, théorisée par Machiavel, a été appliquée avec beaucoup de pugnacité par Nicolas Sarkozy. Le président des riches tirait à boulets rouges sur des pans entiers de la population, stigmatisant tour à tour les sans-emploi, les étrangers, les pauvres, les syndicalistes…

Aujourd’hui, la droite n’est plus au gouvernement depuis un an, mais elle est dans la rue, arc-boutée sur le refus de l’égalité dans l’accès au mariage et à la parentalité. Son discours de haine décomplexé est responsable de violences et d’agressions homophobes.

Ne nous y trompons pas, cette droite qui se recompose sous l’impulsion de ses éléments extrémistes et religieux intégristes ne va pas se contenter de quelques manifestations. Elle a comme ambition un projet plus large d’ingérence du religieux sur le terrain politique.

La droite n’est plus au gouvernement, mais n’est-elle pas encore au pouvoir d’une certaine façon ?

Le gouvernement Ayrault a-t-il choisi le camp des travailleuses et travailleurs ? Non, clairement non. Nous le constatons dans les choix économiques et politiques. Nous l’avons bien entendu aussi dans le discours de François Hollande quand il est venu à Dijon, dans le cadre de sa tournée de réconciliation/séduction, traitant au passage de « récalcitrants » les opposants à l’ANI.

L’ANI, dont se félicitent l’UMP qui applaudit et le Médef qui se frotte les mains. Les médias vont jusqu’à parler de « lune de miel » entre Hollande et les entreprises. Les patrons pigeons roucoulent face à ces -je cite la CGPME- « preuves d’amour » !

Pendant ce temps, le gouvernement refuse l’amnistie aux syndicalistes, militant-es RESF, celles et ceux ayant refusé un prélèvement d’ADN, faucheurs et faucheuses d’OGM, adeptes de la désobéissance citoyenne… Et certains ministres pratiquent un dialogue social à géométrie variable.

Les politiques d’austérité, menées en France comme partout en Europe, n’apportent que régressions sociales et démocratiques. La crise économique et sociale, avec ses conséquences sociales dramatiques, se double d’une crise politique qui présente le risque pour la démocratie du développement de forces porteuses d’exclusion, de racisme, de xénophobie, de recul démocratique…

Face à cette situation, l’unité des travailleurs et travailleuses et de leurs organisations est nécessaire, voire indispensable. Ne nous laissons pas confisquer le printemps !

En cette journée internationale du travail, tous les salariés, les chômeurs, les jeunes et les retraités attendent du gouvernement qu’il engage une politique au service du progrès social pour tous, une politique qui donne sens aux valeurs de justice sociale, de solidarité, de démocratie et d’égalité. Le gouvernement doit maintenant rompre avec la logique de l’austérité. Une réforme fiscale d’ampleur s’impose, pour une meilleure répartition des richesses. Sans augmenter les ressources des finances publiques, il ne sera pas possible de faire face aux besoins.

La FSU demande que lors de la prochaine conférence sociale, le gouvernement engage une politique résolue pour l’emploi privé et public, le pouvoir d’achat, la protection sociale qui restent les préoccupations majeures des citoyens. Il doit également y inscrire des mesures pour assurer l’action de la Fonction publique et en faveur de ses agents.

En ce premier mai symbole des luttes ouvrières, clamons haut et fort nos exigences, il est temps de dire quel syndicalisme nous voulons !

Notre syndicalisme n’est pas compatible avec la résignation et l’acceptation d’une prétendue fatalité économique. Il est porteur d’idéaux d’égalité et de justice sociale, il est du côté de tou-tes les opprimé-es, dans toutes les batailles pour conquérir des droits nouveaux, contre toutes les formes de domination, pour l’émancipation de toutes et tous.

La FSU a fait le choix d’un projet syndical revendicatif visant à la « transformation de la société fondée sur la lutte contre les inégalités, sur le refus des discriminations et pour l’émancipation de toute forme d’exploitation, notamment celle du travail par le capital, pour un monde de paix. »

En ce 1er mai, journée internationale de solidarité, la FSU continue à porter des propositions ambitieuses et à les défendre avec les personnels. Elle ne se résigne pas non plus à la division syndicale. Dans un contexte difficile pour les salariés et les chômeurs, alors que se profilent de nouveaux risques de régressions sociales, elle appelle au rassemblement afin de peser sur les choix d’avenir.

C’est tout ça que nous exprimons aujourd’hui, en ce premier mai 2013, salarié-es, privé-es d’emploi, retraité-es, demandeurs d’asile, ensemble !