Le nombre des demandeurs d’asile est en augmentation importante à Dijon. Cette explosion a des causes diverses. Il y a d’une part une hausse globale des demandeurs d’asile suite aux événements en Afrique du Nord. Mais ce sont essentiellement les conséquences de la RGPP et de la politique de polarisation des territoires.

La régionalisation du traitement des demandes d’asile oblige en effet les demandeurs à effectuer leurs démarches administratives à la préfecture de Région. De ce fait les demandeurs d’asile de la Bourgogne se concentrent sur Dijon et la capacité d’hébergement n’a pas été augmentée. Des hommes seuls, des familles avec enfants sont sans hébergement, dorment dehors ou dans des hébergements de fortune et sont à la rue toute la journée. Cette situation, humainement inacceptable, est contraire aux engagements internationaux de notre État.

Les autorités administratives ont été interpelées par 22 associations dijonnaises*, la FSU 21 s’est associée à cette démarche. Le 8 novembre, le cercle de silence a pris un caractère exceptionnel. Il a été suivi d’une manifestation en vue de soutenir une audience à la préfecture où il a été demandé de prendre des mesures à hauteur de la situation. Les décisions du conseil d’état stipulent « lorsque les capacités de logement normalement disponibles sont temporairement épuisées, l’autorité administrative peut recourir à des modalités différentes de celles qui sont normalement prévues ».

Les réponses des autorités administratives, lors de cette audience, n’ont pas apporté satisfaction. Il est prévu d’augmenter très progressivement les capacités d’accueil d’une centaine de logements et de les répartir sur les autres départements, en tenant compte du « degré d’acceptation des populations ». Attention pas de méprise, il ne s’agit pas du degré d’acceptation des demandeurs d’asile qui eux peuvent bien dormir dehors ! Les représentants de l’État refusent de recourir à des réquisitions pour faire face à l’urgence de la situation, se repliant derrière le plan « grand froid » qui n’entrera en vigueur que lorsque les températures seront très froides.

C’est en rendant les conditions d’accueil inhumaines que l’on entend traiter la question des flux migratoires, et d’ailleurs l’audience s’est terminée sur une demande indécente faite aux associations : celle de véhiculer l’idée, auprès des demandeurs d’asile, que « Dijon n’est pas la panacée ».

Nous n’en resterons pas là : les réponses de la préfecture seront rendues publiques dans un communiqué de presse, une nouvelle audience a été demandée pour le 5 décembre. Les 22 associations ont jugé légitimes, face à la situation d’urgence, les actions d’occupation de locaux publics menées ces derniers jours.

Véronique Martin

Les 22 associations : ACAT Dijon – Action Catholique Ouvrière – AdiSaR – Afrane – Amnesty International – ATTAC 21 – CFDT 21 – CSF- Club Unesco Dijon – CCFD Terre Solidaire – CSF – Espace Autogéré des Tanneries – Fraternité de St François d’Assises – FSU21 – La Cimade – La Vie Nouvelle – LICRA – Ligue de Droits de l’Homme – MRAP – Pastorale des Migrants – RESF21 – Secours Catholique – SOS refoulement – Syndicat de la Magistrature.

Des RDV réguliers auxquels vous pouvez vous associer :

– RESF : Premier mardi du mois à 18h à la FSU.

– Cercle de Silence : Deuxième mardi du mois, 18h à 19h, place du Bareuzai