Mardi 27 août au soir, le gouvernement a fait des annonces, dont on peut saluer l’habileté tactique et sémantique. Certes, il a su donner à sa réforme un habillage social, certaines mesures pouvant répondre partiellement à des revendications syndicales. D’ailleurs, l’annonce dès juillet de la mobilisation unitaire a très probablement joué dans les arbitrages internes au gouvernement.

Hypocrisie : le gouvernement déclare ne pas modifier l’âge de départ… Mais augmenter encore la durée de cotisation revient bien à différer le départ, ou bien à réduire le montant de la pension, à cause du système de décote, qui n’est absolument pas remis en cause.

Qui va payer la note ?

"-" Les jeunes, qui devront cotiser 43 années, alors que l’âge d’entrée dans l’emploi recule !

"-" Les salarié-es, car hausse des cotisations = baisse du salaire net

"-" Les retraité-es, dont la revalorisation des pensions va être retardée de 6 mois, c’est le faux-nez de la désindexation. Le niveau des retraites et des pensions est déjà insuffisant.

Et les entreprises ?

La hausse des cotisations patronales va être compensée très rapidement, Jean-Marc Ayrault a promis au Médef une baisse du coût du travail, qui passera par une réforme du financement de la branche familles de la sécurité sociale. C’est toujours le « coût » du travail qu’il faut baisser, jamais celui du capital ! Et qui va alors financer les allocations familiales ? Les entreprises feront donc semblant de mettre la main à la poche !

Où est le progrès social ?

Où est la réforme de la fiscalité ? Où est la volonté de mieux répartir les richesses ? De développer l’emploi ? D’augmenter les salaires ? Avec 5 % de salarié-es en plus, il n’y aurait pas de déficit !

Cette réforme des retraites s’inscrit dans la lignée des précédentes, alors qu’on était en droit d’attendre d’un gouvernement de gauche qu’il revienne sur les injustices et les régressions imposées aux salarié-es depuis 1993 jusqu’à 2010.

Alors oui ! Nous serons dans la rue mardi 10 décembre !