Communiqué national et communiqué local.

Le Contre-G8 éducation recherche est maintenu !

La seconde partie du "G8-G20 des universités", rebaptisé "Sommet mondial des universités", devait se dérouler du 5 au 7 mai à Dijon à l’Université de Bourgogne. Elle vient d’être reportée, voire annulée, sur demande de la mairie de Dijon ; laquelle, s’inquiétant très tardivement des dangers que présenterait le chantier du tramway, craint que "la sécurité publique en marge des manifestations" ne soit pas assurée.

Ceci ne modifie en rien notre détermination à dénoncer un G8-G20 illégitime, moteur de la mondialisation néolibérale, et un "G8-G20 des universités" participant, depuis sa création en 2008, à la marchandisation de l’éducation et de la recherche.

L’éducation et la recherche dans le monde subissent une restructuration néolibérale et sont ainsi détournées de leurs missions, qui plus est en contournant tout réel processus démocratique. A l’heure où ce service public subit un plan d’austérité et des suppressions de postes massives presque partout en Europe et dans le monde, de la maternelle à l’université, ce contre-sommet vise à donner la parole aux citoyens et à échanger sur des alternatives en faveur d’une éducation et d’une recherche de qualité, au service d’une société libre, démocratique et solidaire. Une éducation et une recherche libérées de la "compétitivité" et de la logique faussement dénommée de "l’excellence", qui ont pour traductions concrètes des restrictions budgétaires et la mise en concurrence généralisée entre chercheurs, entre enseignants, entre établissements, entre régions et entre États.

Le contre-G8 ne doit pas être compromis, par l’interdiction de la manifestation, la privation des locaux de l’université ou celle des terrains d’hébergement. Nous tenons à maintenir ce contre-sommet : la première partie du sommet du G8-G20 des Universités à Besançon n’est pas déprogrammée ; les organisations de citoyens de nombreuses régions sont attendues à Dijon, plus de 1000 étudiants se retrouveraient sans campement possible et l’annulation du contre-sommet ne pourrait être vécue que comme une provocation et une nouvelle confiscation d’un vrai débat entre citoyens sur des questions qui touchent toute la société. Elle serait également un très mauvais signe envoyé à toutes les organisations mobilisées contre le G8-G20, sous le slogan "Les peuples avant, pas la finance !", durant toute cette année de présidence française.

*Communiqué d’Attac, du SNCS-FSU, du SNESUP-FSU, du SNTRS-CGT et de Solidaires*

"-" Programme du contre-G8 de l’éducation et de la recherche : http://www.contreg8db2011.lautre.net/

"-" Communiqué du 23 avril du collectif dijonnais d’organisation du contre-G8 de l’éducation et de la recherche :

Annulation du G8 des universités à Dijon, mais la marchandisation de l’éducation et de la recherche continue. Le contre-sommet est maintenu !

Dans une dépêche de l’agence AEF du 21 avril, la présidente de l’Université de Bourgogne défendait son choix d’organiser le G8 (rebaptisé "sommet mondial") des universités à Dijon. Selon elle, il n’y serait nullement question de marchandisation de l’enseignement supérieur car les pays invités ne se limitaient pas aux seuls 8 plus riches, ni même 20 plus riches de la planète. Ces propos font écho à l’attitude du président de l’Université de Franche-Comté, décrite dans un article de l’Est républicain du 19 avril. Celui-ci aurait "pris ses distances avec l’impopulaire G20 politico-économique".

La présidente de l’UB déclarait également avoir été "tout à fait favorable" à l’organisation d’un contre-sommet car "Cela permet à la communauté universitaire de s’emparer de ces sujets et de leur donner une expression complémentaire, au-delà des seuls présidents et recteurs".

Ces déclarations vertueuses de la part des deux présidents contrastent singulièrement avec les actions au caractère foncièrement néo-libéral qu’ils ont entreprises au cours des derniers mois : choix de répondre aux appels d’offre du Grand Emprunt de Nicolas Sarkozy, création d’une Fondation de Coopération scientifique, au président payé 100000 euros, sans représentants des personnels et étudiants au Conseil d’Administration mais aux chefs d’entreprises bien présents, lancement de "l’Université fédérale" appelée à redéfinir toute la carte des formations dans un contexte de restrictions budgétaires tous azimuts, etc.

Le 22 avril, nous apprenons que la deuxième partie du Sommet mondial des universités est annulée, ou reportée, sur demande du maire de Dijon. Celui-ci invoque une hypothétique menace des anarchistes autonomes. Le pseudo "sommet mondial des étudiants" de Besançon devrait, quant à lui, se dérouler comme prévu du 28 au 30 avril.

Ces menaces, peut-être fantasmées, ne doivent pas masquer l’essentiel : les politiques impulsées par le G8/G20 sont néfastes et honnies par l’immense majorité de la population mondiale. Nos politiques locaux le savent bien, tout comme nos présidents d’universités. Cette annulation traduit sans doute une gêne face à l’absence de légitimité démocratique de ces grand’ messes.

Les actions prévues à Besançon pour coïncider avec la première partie du sommet sont maintenues. Les débats, conférences, ateliers, tables rondes, projections, concerts prévus à Dijon du 5 au 7 mai sont maintenus. Parce que nous pensons que l’Université doit être un lieu ouvert, formant à l’esprit critique, à la réflexion, nous appelons la présidente de l’UB à honorer ses promesses pour que cette « excellente » initiative puisse se dérouler dans les meilleures conditions.

Enfin, parce que nous pensons que la marchandisation du savoir et de l’enseignement est néfaste, contre-productive et rejetée par l’immense majorité, nous appelons à une grande manifestation samedi 7 mai, départ 14h00 du Campus, 14h30 de la Place Wilson.

Collectif d’organisation du contre G8 de l’Éducation et de la Recherche (Alternatifs 21, AMEB, ATTAC21, ATTAC Besançon, CNT21, CUAE, FASE, FSU21, Forum social local21, NPA21, RUSF21, RUSF Franche-Comté, SNASUB-FSU 21, SNESUP 21, Sud éducation Franche-Comté, UEC 21, UGED-FSE, Individu-e-s)