Septembre en attendant ?

Que dire de cet été qui s’achève ? A l’instar de la météo, qui fut remarquablement variable, le gouvernement a soufflé le chaud et le froid. On s’attendait à ce que les décisions économiques ne soient pas (immédiatement au moins) à la hauteur des enjeux, mais sur le plan des valeurs, nous étions plus confiants. La réalité fut brutale pour certaines populations !

Le RESF espérait l’arrêt des expulsions en attendant les réformes législatives : las, la machine à expulser et à briser les familles a continué à tourner, les destructions de campements roms ont repris… Devant l’indignation d’une partie de la gauche, le gouvernement a alors promis des discussions et des réflexions, se livrant ainsi à une Valls-hésitation discordante. Seule consolation en ce qui concerne les droits humains : la nouvelle loi rétablissant le délit de harcèlement sexuel. Même la proposition n° 31 du candidat Hollande (« J’ouvrirai le mariage et l’adoption aux couples homosexuels ») tarde à être concrétisée.

Au niveau social, le dialogue est rétabli, la conférence sociale de juillet l’a montré. Elle a « permis d’aborder un certain nombre de sujets économiques et sociaux et d’interrogations sur les évolutions à opérer. La FSU a insisté, dans les différentes tables rondes, pour que les réponses apportées contribuent à la relance en répondant aux besoins des citoyens et à davantage de justice sociale. Emploi, décentralisation, formation tout au long de la vie, retraites, pouvoir d’achat… à l’issue de cette conférence le gouvernement a donné une feuille de route des concertations et négociations à venir et quelques pistes sur le cap qu’il compte donner aux politiques publiques. Il s’agit maintenant de passer aux actes. » La FSU regrette que deux sujets majeurs aient été absents des conclusions : la question de l’emploi public et celle de la revalorisation du point d’indice. Il est vrai que Vincent Peillon a décrété que les enseignant-es n’étaient pas « matérialistes », entendez par là qu’ils vivent de pédagogie et d’eau fraîche, pourvu qu’on leur témoigne un peu de considération ! En matière d’éducation, une grande concertation a lieu pour préparer une nouvelle loi d’orientation ; nos syndicats y participent.
En attendant, la rentrée scolaire a lieu dans les conditions définies par l’ancien gouvernement ; les plans sociaux continuent, le chômage croît encore, et la crise frappe toujours plus durement, notamment les populations et les pays les plus fragiles ; et le seul remède prôné par l’Europe ne fait qu’aggraver le mal, puisqu’il consiste en des politiques d’austérité dont même le FMI reconnaît que, dans ce contexte de récession, elles vont encore creuser les déficits, freiner l’activité et augmenter le chômage. On le constate en Grèce, en Espagne, en Italie…
La France a pourtant réaffirmé cette orientation, avec la volonté affichée par Jean-Marc Ayrault de réduire les dépenses publiques de plus de 50 milliards d’euros sur la durée du quinquennat. François Hollande a décidé de recourir à une ratification parlementaire rapide du traité européen (TSCG), sans débat démocratique. Une campagne des Collectifs pour un Audit Citoyen de la dette* est en préparation, contre la ratification de ce pacte budgétaire (à retrouver prochainement sur le site de la section http://sd21.fsu.fr/). Parce que cette ratification, si elle a lieu, plombera les capacité financières du pays pour des années. Elle contribuera à la poursuite de la RGPP dans la majeure partie de la fonction publique, pèsera sur l’emploi, le pouvoir d’achat, les salaires…

Une rentrée en demi-teinte, donc, qui nous invite à la vigilance et à la mobilisation. La FSU saura faire entendre sa voix, celle des personnels, celle des usagers, particulièrement en cette année où notre fédération tiendra ses congrès, dans les départements dans un premier temps, puis à Poitiers en février 2013.