Succès aux élections la place de la FSU

Tout d’abord, nous voudrions rappeler le succès de la FSU aux élections professionnelles puisqu’elle confirme bien sa place de première organisation syndicale de la fonction publique d’État. Malgré toutes les tentatives pour empêcher les votes des personnels qui se soldent par une baisse de 20 points de participation, les personnels ont su montrer leur attachement aux positions exprimées par la FSU. Nous ne pouvons que formuler de nouveau notre demande d’enquête sur les nombreux dysfonctionnements constatés.

C’est Ubu roi ! Des personnels se présentant sur des listes aux électeurs mais pour autant ne figurant pas sur les listes électorales… Ce sont de nombreuses machines dans les campagnes incapables de transmettre ces votes, ce sont des listes électorales successives réamendées au gré de nos observations, ce sont des procédures pour le moins douteuses et en tout cas non transparentes pour le vote. Tout ceci montre bien l’improvisation qui a prévalu et le manque de sérieux de l’organisation d’une consultation essentielle pour les personnels.

Une situation économique inquiétante :

En France le gouvernement présente aujourd’hui son nouveau plan de rigueur, le deuxième en à peine deux mois… Tout en fragilisant l’économie, ces plans sont fondés sur le même principe, aussi inefficace qu’injuste, qui consiste à faire porter les efforts essentiellement sur les salarié-e-s. En accélérant la réforme des retraites, en limitant la progression des dépenses de santé, en poursuivant la réduction des dépenses de l’État, en mettant en cause le financement des collectivités locales, ce sont effectivement les salarié-e-s, du public comme du privé, les chômeurs, les jeunes et les retraité-e-s, qui sont mis à contribution sans distinction du niveau des revenus ce qui aggravera encore les inégalités. La désindexation partielle des prestations amènera une nouvelle dégradation du niveau de vie des familles les plus modestes et des privés d’emploi.

Mais aussi dans le domaine de l’éducation

Le cas de Ilyes Ben Youcef est à ce titre éclairant sur la nouvelle politique menée. Sa famille est en règle en France, son frère est Français. Sa vie est en France, entouré des siens, sa place est au lycée. Au lieu de cela, il est arrêté et expulsé sans avoir jamais pu faire valoir ses droits.

Ici en Côte-d’Or, on n’hésite pas à retirer des élèves d’une classe de CLIN relevant pourtant de ce dispositif et on renvoie lesdits élèves dans les classes « normales » sans autre soutien que l’aide que pourront bien mettre en œuvre les collègues… Quelle marque de respect de nos engagements constitutionnels… Que vaut donc la signature de la France aux accords de la CIDE ? Est-ce cela l’intérêt supérieur de l’enfant ? Est-ce ainsi qu’on peut parler de non discrimination ? du droit de vivre et de se développer ? Alors nous l’affirmons avec force : en France, la scolarité est un droit ! Et il est du rôle de l’état de permettre aux plus en difficultés de trouver dans le système scolaire toute l’aide dont ils peuvent avoir besoin !

L’école primaire sous-investie : rapport de la Cour des Comptes

En 2006, la France ne figurait plus qu’au 11ème rang de l’OCDE pour le financement de l’enseignement scolaire, tant public que privé, alors qu’elle occupait le 2ème rang en 1995.

Pour autant ce n’est pas la paye des enseignant-e-s qui grève le budget de l’Éducation Nationale puisque d’après un rapport de l’OCDE, nous sommes le pays où les enseignant-e-s sont parmi les plus mal payés…

C’est une profession qu’on est en train d’écraser, un pan de l’état qu’on veut écraser. Qu’on juge sur pièce :

Une formation initiale inexistante et des stagiaires lâchés dans une profession dont ils ne mesurent pas bien les contours. Ils expriment de fortes critiques vis-à-vis de la formation reçue (cf enquête du SNU : plus des ¾ d’entre eux déclarent ne pas se sentir prêts ni préparés à ce métier). Quelles perspectives pour eux et nous ? Une formation professionnelle inexistante, des salaires au plus bas avec une carrière en trompe-l’œil (quelques indemnités en début de carrière pour masquer la misère), le désengagement de l’état à tous les niveaux (suppression de postes en particulier dans les RASED), conditions de travail dégradées avec l’augmentation du nombre de classes surchargées, le renvoi du traitement de la difficultés scolaire et de l’échec sur les seules épaules des enseignant-e-s. Que dire de la médecine du travail pratiquée à l’Éducation Nationale ? Que dire de la médecine scolaire ???

Dans le second degré, la situation n’est pas plus enviable, augmentation des effectifs par classe, impossibilité de décloisonner les classes, …

Comble du comble, avec la création d’une journée de carence pour les fonctionnaires et une journée supplémentaire pour les salarié-e-s du privé. Non seulement les fonctionnaires sont mal payés, mais ils voient leur pouvoir d’achat baisser par la hausse des cotisations prélevées, les mesures de déremboursement, le forfait sur les boites de médicaments,… C’est inadmissible !

La direction d’école

Nos collègues directeurs croulent littéralement sous les injonctions de leur hiérarchie. Ils n’ont plus le temps nécessaire à un travail dans la sérénité. Chaque année voit se multiplier les nouvelles tâches, les nouveaux tableaux, les nouvelles données à transmettre et à recueillir pour la veille… Notre souci est la réussite de tous les élèves, pas la constitution de tableaux de chiffres pour justifier l’injustifiable.

Nous avons besoin de formation professionnelle pour améliorer notre prise en charge des élèves, d’une formation initiale de qualité pour permettre une meilleure entrée dans le métier, de salaires attractifs pour permettre aux meilleurs étudiant-e-s de choisir cette carrière, de systèmes de bourses qui permettent l’accès de tous les étudiant-e-s, quelle que soit leur origine sociale, aux métiers de l’enseignement. Les directeurs n’ont aucune envie de devenir les maîtres formateurs de jeunes collègues à la dérive, ni des patrons chargés de noter et évaluer leurs collègues.

Budget 2011 : les élèves paient la facture scolaire

De plus en plus d’enfants ne peuvent être accueillis dans les structures adaptées, que ce soit en CLIN, en CLA, en CLIS,… la demande explose et les places demeurent insuffisantes par rapport aux besoins du terrain. Les dispositifs d’aides spécifiques mis en place par les enseignant-e-s ne peuvent pallier les structures spécialisées. Ce sont sciemment, consciemment des élèves, les plus faibles, qui sont sacrifiés sur l’autel de la rentabilité. Rien ne peut le justifier. Comment peut-on, dans des classes surchargées, apporter l’aide et le soutien nécessaires à des élèves qui ne peuvent suivre le rythme « normal » ? Que dire du nombre de classes surchargées qui ne cesse de monter au fil des années ? Est-ce cela la qualité du service public ? Est-ce cela l’engagement de l’état ?

Retraites : nouvelles mesures et conséquences pour les enseignant-e-s des écoles

Aujourd’hui le projet de réforme des retraites, porté par la majorité UMP, vise à diminuer encore les droits à pension des travailleurs en général et des fonctionnaires en particulier.

Ainsi, pour un natif d’avril 1952, le taux maximum de décote passerait de 10,5% à 13%. La baisse de la pension pourrait atteindre 2,8%. Pour un-e fonctionnaire né-e en 1955, la pension pourrait baisser de 3,1% en comparant les pensions avant et après réforme à 62 ans. C’est inacceptable !

Pour toutes ces raisons nous appelons nos collègues, les parents, les élus à manifester avec nous le 15 décembre contre cette politique éducative qui tourne le dos aux intérêts de la nation.