Plus de quatre cents personnes se sont retrouvées à Lyon les 11, 12 et 13 novembre à l’invitation de l’association ATD Quart-Monde autour de la question « Quelle école pour quelle société ? ». Il s’agissait de rendre effectif le droit à l’éducation pour toutes et tous, et particulièrement pour les enfants qui vivent la grande précarité et l’exclusion.

Ces Ateliers pour l’école avaient pour but de faire se rencontrer différents acteurs de l’éducation afin de « croiser les regards », les expérimentations, les revendications, et de faire émerger des propositions.

Le mouvement ATD Quart-Monde dispose d’une riche expérience en matière d’éducation. Ses Universités Populaires permettent aux parents des milieux populaires de s’exprimer et de réfléchir à des propositions. Les projets menés dans les « 23 quartiers » concrétisent certaines de ces propositions, en partenariat avec les communes, les IUFM, la FCPE, … Enfin, des « recherches-actions » favorisent la mutualisation des pratiques et des interrogations d’enseignant-e-s qui sont également militant-e-s à ATD, accompagné-e-s par des chercheurs. De ces expériences ont été extraites sept problématiques.

ATD a souhaité poursuivre en proposant un travail commun à d’autres organisations, syndicats enseignants, fédérations de parents et mouvements pédagogiques. Lorsqu’ils ont été sollicités par ATD Quart-Monde en février, le SNUipp-FSU et le SNES-FSU se sont immédiatement sentis concernés. Nos enquêtes auprès des enseignant-e-s montrent que la réussite des élèves est au cœur de nos préoccupations et conditionne notre satisfaction au travail. A l’inverse, l’échec ne nous laisse ni indifférents ni passifs… Nous avons donc participé aux différentes réunions du comité inter-partenarial avec un enthousiasme grandissant, constatant une convergence très forte avec ATD au niveau de la vision de l’école et des revendications, une grande proximité avec les Vingt propositions de la FSU pour l’école.

Temps fort de ce projet, les Ateliers qui se sont tenus à Lyon ont été fructueux. La méthode de travail choisie par ATD a permis une construction véritablement collective où chacun-e retrouve ce qu’il/elle a apporté, mais aussi ce qu’il/elle a élaboré avec les autres.

La nécessité de restaurer la formation des enseignant-e-s, et de l’améliorer, est apparue avec force comme une évidence à tous les participant-e-s. Il faut également travailler à renforcer les liens entre l’école et les familles, favoriser le dialogue et la compréhension mutuelle. Au niveau de la pédagogie, la formation doit permettre d’identifier les obstacles liés au rapport au savoir et de chercher les moyens de les dépasser.

Ces ateliers ont également insisté sur la nécessité de faire travailler les enfants et les jeunes dans un esprit de coopération, qui en aucun cas ne peut être conciliable avec la compétition. En effet, comme l’a rappelé Albert Jacquard dans son discours de clôture des Ateliers, il est criminel de dire à un enfant « Tu seras un gagnant », parce que cela signifie qu’on le destine à être entouré de perdants ! A la compétition, Albert Jacquard oppose l’émulation, qui permet à chacune et chacun de bénéficier des avancées des autres. Il préconise aussi de faire inscrire au fronton des écoles, collèges et lycées : « Ici on enseigne l’art de la rencontre. »

Des Ateliers de Lyon ont donc émergé sept propositions, dont la rédaction doit être très prochainement finalisée afin d‘élaborer une plate-forme citoyenne qui sera non seulement soumise aux candidat-e-s à l’élection présidentielle, mais également portée au CESE, dans le réseau des villes éducatrices de France, dans les associations d’élu-e-s, au ministère, … Elle a le soutien du centre Alain Savary de l’ENS de Lyon (ex-INRP).

Ce sera alors à nous tou-te-s de la diffuser, de la faire connaître, de la faire vivre !

Cécile Ropiteaux – 16 novembre 2011