A Dijon, du 5 au 7 mai 2011.
Texte de l’appel :
Appel à un contre G8 de l’éducation et de la recherche
La France présidera les G8 et G20 en 2011. Du 28 au 30 avril à Besançon et du 5 au 7 mai 2011 à Dijon se déroulera le G8 des Universités, volet éducation et recherche du G8-G20 qui aura lieu à Cannes en juin 2011.
Le G8-G20 est le moteur de la mondialisation néolibérale ; il définit l’agenda politique qui est ensuite mis en œuvre par toutes les grandes organisations internationales. Dans ce contexte, le « G8 des Universités » est d’apparition récente. L’édition 2011 de Dijon/Besançon sera la quatrième. Alors que les 3 premiers s’étaient concentrés sur le thème très consensuel du « développement durable », l’objectif affiché du G8 des Universités de 2011 est de planifier la marchandisation de l’éducation et de la recherche. Cette politique d’amplitude internationale détruit déjà le service public d’éducation et de recherche qui offre des garanties minimales en termes d’accès aux études supérieures.
A tous les niveaux, l’éducation et la recherche publiques subissent une dégradation accélérée. Elles sont parmi les services publics fortement touchés par les intérêts du capitalisme, tant à l’échelle européenne qu’à l’échelle mondiale. Sous le prétexte facile de politiques d’austérité, l’Union Européenne et les gouvernements mettent en place des réformes sociales et pédagogiques destructrices. De la maternelle à l’université et pour ce qui concerne la recherche, la tendance est de faire de l’enseignement et de la recherche une marchandise intégrée au marché capitaliste avec pour conséquences le diktat d’une économie de la connaissance, la généralisation d’une pensée unique et totalisante, une aggravation des inégalités sociales, des conditions de travail rabaissées, des droits syndicaux bafoués, libertés académiques (recherche et enseignement) menacées, etc.
Le constat est identique en Europe et ailleurs. La France, la Grèce, l’Italie, la Grande-Bretagne, l’Espagne, le Portugal, la Suisse, l’Autriche et d’autres pays sont déjà entrés en lutte contre ces politiques de marchandisation du savoir. Présentes dans les pays où les réformes sont en cours et ceux où le système d’éducation et de recherche est déjà réformé, ces luttes et leurs revendications sont transnationales. Pour mieux contrer les attaques, il convient de regrouper nos forces de réflexion et d’action.
Pour nous, il est urgent d’organiser une résistance globale à laquelle participe ce contre G8 dont les objectifs sont :
de mettre en lumière les questions sociales en lien avec le thème de l’éducation et de la recherche et de fournir un lieu pour l’échange d’expériences pratiques et de discussions théoriques, et des débats autour du rôle de l’éducation et de la recherche, des conditions de leur réalisation et de leurs impacts économiques, sociaux, politiques et environnementaux, aux niveaux local, régional et international.
de faire entendre d’autres discours sur l’éducation et la recherche, de mettre l’enseignement et la recherche à l’abri de tous les groupes de pression et, dans ce cadre, de questionner la façon d’enseigner ou de rechercher, ainsi que la gestion des institutions de plus en plus formatées par des politiques économiques néolibérales, la compétition, la mondialisation des marchés, le consumérisme, la domination et l’exploitation des hommes et de la nature.
de réaffirmer le pouvoir de l’éducation pour forger la conscience critique, réduire le fossé entre les cultures et les pratiques et libérer les populations de l’oppression, les sortir de l’isolement et de leur éclatement.
Nous proposons de réfléchir autour des axes suivants – qui ne sont bien sûr pas exclusifs :
l’accès à l’éducation et à la recherche ;
la précarisation ; l’excellence ;
l’autonomie ;
la professionnalisation ;
la mobilité ;
la situation des étudiant-e-s étranger-e-s ;
les pédagogies alternatives ;
les modalités de luttes ;
l’éducation et la société.
Ce carrefour international entre les réseaux œuvrant dans les champs de l’éducation et de la recherche se veut être un moment fédérateur qui rassemblera des enseignant-e-s, étudiant-e-s, universitaires, chercheur-e-s, parents d’élèves, militant-e-s, et tous ceux et celles qui se sentent concerné-e-s par ces sujets, aux niveaux local, régional et international.
Nous appelons au Contre G8 de l’éducation et de la recherche qui se déroulera à Dijon du 5 au 7 mai 2011.
Collectif d’organisation du contre G8 de l’Éducation et de la Recherche
(Alternatifs 21, AMEB, ATTAC21, ATTAC Besançon, CNT21, CUAE, FASE, FSU21, Forum social local21, NPA21, RUSF21, RUSF Franche-Comté, SNASUB-FSU 21, SNESUP 21, Sud éducation Franche-Comté, Sud étudiant, UEC 21, UGED-FSE, 21, Individu-e-s)
contact : contreg8-db-2011@riseup.net
Signataires : Alternatifs, ATTAC, CGT-FERC, CNT-FTE, Fédération des syndicats SUD Éducation, FSU, NPA, Organisation Démocratique de l’Enseignement – ODT (Maroc), PCF, Sauvons La Recherche, Sindicato Indipendente Scuola e Ambiente (Italie), SNESUP-FSU, Solidaires, SUD Étudiant, SUD Recherche, UEC, Unicobas Scuola (Italie)