Septembre 2011, pour 12 millions d’enfants, 1 million de salariés, quelque 24 millions de parents, jamais, depuis des décennies la situation de l’école n’a été aussi mauvaise. Depuis 2008, ce sont 56 700 postes qui ont été supprimés dans l’Éducation nationale. Le gouvernement veut encore en supprimer plus de 30 000 dans la Fonction publique en 2012, dont 16 000 dans l’Éducation nationale. Les dires du ministre Châtel n’y changent rien. L’école publique est en danger. Ils démantèlent le service public d’éducation et l’école pour tous, privilégiant au passage l’enseignement privé. L’école publique est, elle, surchargée, avec de moins en moins de moyens humains et matériels. L’enjeu est de taille pour le pays dans son ensemble, bien au-delà des difficultés grandissantes des « profs ». C’est une vision ultra libérale de la société et de son école qu’imposent Sarkozy et le gouvernement Fillon.

Septembre 2011, nous continuons de payer la spéculation financière, l’irresponsabilité des banquiers et l’inaction coupable des gouvernements qui nous ont conduits au bord du gouffre. Fillon et la plupart des gouvernements européens imposent des politiques d’austérité qui ont mis les Grecs à genoux et cassé le semblant de reprise ailleurs, y compris en Allemagne. C’est encore une façon de faire payer la note aux plus pauvres tout en menaçant l’ensemble des salarié-e-s. L’austérité ne résout rien, elle met en revanche en péril l’euro et l’Europe et sape toute perspective de retour à la croissance et de recul du chômage. Il faut au contraire favoriser l’emploi, public et privé, par une juste répartition des richesses, à la faveur d’un impôt réellement progressif sur le capital, au nom de l’intérêt collectif. Il faut plus de justice sociale pour sortir de la crise, comme après la seconde guerre mondiale.

Septembre 2011, dix ans après le passage à la monnaie unique, l’Europe semble vaciller sur ses bases. Les mêmes politiques d’austérité sont injustes mais aussi dangereuses. Partout, les gouvernements plient devant les marchés dans des logiques à courte vue et refusent de s’engager dans une vraie politique de relance. Le drame que vivent les Grecs ou les Irlandais aujourd’hui sera celui de tous les autres peuples d’Europe sans exception demain si les tenants de l’austérité ne sont pas battus. Les inégalités se creusent et alimentent tant la montée des droites extrêmes populistes que les explosions de violence comme celles qu’a connues la Grande Bretagne cet été. Ceux qui désignent les minorités, les étrangers, les autres comme responsables de la situation soit au nom d’une idéologie raciste, soit par intérêt électoraliste doivent être combattus parce qu’ils sont le pire des poisons en temps de crise.

Septembre 2011, une décennie après les attentats barbares du 11 septembre aux États-Unis, le souffle des printemps arabes n’est pas retombé, exprimant les aspirations sociales et démocratiques des peuples qui signent la vraie défaite des terroristes. Aucune des multiples atteintes aux libertés publiques, prétendument justifiées par la lutte contre le terrorisme, n’aura été aussi efficace que les luttes collectives de l’autre côté de la Méditerranée. On ne lutte pas contre la barbarie avec ses méthodes. Les dictatures, soutenues par les gouvernements occidentaux et censées nous préserver des menaces terroristes, sont tombées. Leur prétexte était un leurre. Les peuples du Sud comme ceux du Nord aspirent aux libertés publiques, à la justice sociale et là encore ils ont besoin de notre solidarité tout simplement parce que leur combat est le même que le nôtre.

Septembre 2011, le 27 mobilisons nous pour sauver l’École !

Octobre 2011, le 11 mobilisons nous contre l’austérité !

Alexandre Vanesse, 12/09/11